Le Monarque (Danaus plexippus) est un insecte lépidoptère de la famille des Nymphalidae,
de la sous-famille des Danainae et du genre Danaus.
C'est un papillon migrateur qui est célèbre en Amérique car il y migre en groupes de millions d'individus sur plus de 4 000 kilomètres, deux fois par an, d'août à octobre vers le sud (surtout au Mexique), et au printemps vers le nord.
Noms vernaculaires :
Le Monarque se nomme en anglais Monarch Milkweed, Common Tiger, Wanderer ou Black Weined Brown.
Description :
Le Monarque est de couleur orange, veiné et bordé de noir, l'apex et la bordure des ailes sont ornés de taches blanches. La face dorsale de l'aile postérieure du mâle présente une tache supplémentaire, absente chez la femelle, cette dernière étant d'une couleur plus marron.
C'est un grand papillon dont l'envergure est de 8,6 à 12,4 cm et le poids de 0,5 grammes.
Chenille :
La chenille est très colorée, annelée de blanc, de noir et de jaune. Elle possède deux paires de filaments noirs charnus, une paire juste derrière la tête, l'autre à l'arrière du corps.
Biologie :
C'est un papillon aux couleurs vives, tant au stade larvaire (chenille) qu'au stade adulte (imago). Ces couleurs sont supposées être un signal pour d'éventuels prédateurs, phénomène appelé aposématisme. Les œufs sont pondus sur des plants d'asclépiades, qui contiennent des alcaloïdes et des cardénolides toxiques pour de nombreux animaux mais pas pour le Monarque. Suite à l'éclosion de son œuf, la chenille consomme les feuilles d'asclépiade, séquestre et emmagasine les cardénolides (un stéroïde), ce qui la rend indigeste pour ses prédateurs vertébrés, les oiseaux principalement. Ces réserves de poison demeurent présentes chez l'adulte, et feront vomir l'oiseau naïf qui tentera de manger l'insecte.
Période de vol et Hivernation :
Il vole d'avril à octobre en plusieurs générations et a une diapause de la fin de l'automne au printemps.
Répartition :
Espèce ubiquiste, elle est présente dans toute l'Amérique du Sud et toute l'Amérique du Nord, aux îles Canaries, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Guinée, en Nouvelle-Calédonie et jusqu'aux Mascareignes.
En Europe, il est migrateur occasionnel aux Açores et au Portugal et migrateur exceptionnel en France,
en Grande-Bretagne et en Irlande.
Ses biotopes sont divers, suivant les saisons, il se plaît dans toute l'Amérique mais passe l'hiver
dans des forêts de sapins sacrés de l'état du Michoacán au Mexique.
Migration :
L'un des aspects les plus curieux de la migration des Monarques est que leur voyage du Sud au Nord se fait en plusieurs générations alors que le voyage du Nord au Sud se fait en une seule. Les Monarques naissant en automne, entrent dans une phase de diapause qui leur permet de survivre toute la durée de l'hiver. Cela leur permettra de migrer de la région des grands lacs et du sud de la Californie vers l'état du Michoacán au Mexique où ils vivront à l'état d'inactivité dans des forêts de sapins sacrés (ou oyamel). Les Monarques y sont présents en nombres si importants qu'on ne peut parfois même plus distinguer la moindre parcelle d'écorce où ils se posent. Les Monarques se regroupent en essaims la nuit et prennent leur envol le jour si la température est suffisamment élevée.
Tout ce cycle est nécessaire pour que les Monarques prennent des forces pour la reproduction qui aura lieu en mars, juste avant de prendre leur envol pour le Nord. Le voyage vers le Nord prendra plusieurs générations, la durée de vie normale d'un Monarque est d'environ deux mois l'été, plus de sept mois pour la forme hivernale.
Les raisons de cette migration, et comment les papillons retrouvent le même lieu que leurs prédécesseurs après plusieurs générations, reste en grande partie une énigme : une première explication concerne le fonctionnement d'horloges circadiennes localisées dans leurs antennes.
Menaces et Protection :
Il n'a pas de statut de protection au Québec, mais il est jugé en situation « préoccupante » par le Canada. L'agriculture industrielle et la pollution générale de l'environnement par les insecticides, mais surtout l'usage des désherbants qui élimine ou fait fortement reculer l'asclépiade des zones d'élevages et/ou cultivées
constituent quelques causes de sa régression.
Le déboisement des forêts, l’érosion des sols menacent aussi les forêts du Michoacán au Mexique
où le Monarque a l'habitude d'hiverner.
En outre, les OGM de type "Bt" lui sont fatals. Cependant il est important de noter que cette étude ne se fondait que sur des essais en laboratoire. Elle a été fortement remise en question suite à des essais au champ.
En tant qu'espèce emblématique, il bénéficie des programmes spécifiques et d’un plan stratégique de protection, au nord (protection d'habitats abritant des asclépiades, sensibilisation de la population invitée à suivre la migration), et au sud (avec notamment la promotion d'un écotourisme local à proximité des zones de reproduction).
Ne pas confondre le Monarque avec le Petit Monarque, que je vous ai présenté il y a quelque temps : ICI
Photos prises à L'île aux Papillons, le Mercredi 30 Avril 2014